lundi 24 février 2014

Vilcashuaman et territoires incas : promenades a 4000 m d'altitude







Nous voilà de nouveau sur la route à la découverte des montagnes andines et de Vilcashuaman, ville importante de l'empire Inca, cette fois non pas en bus mais en 4x4 (aucun bus ne desservant cette ville). Le voyage commence vite et bien, enfin surtout vite, notre conducteur conduit à une vitesse folle (avec crissements de pneu et tout...) sur des routes magnifiques mais beaucoup trop près du vide. Ici les gens n'ont pas le même rapport à la mort et donc au danger :  leur soumission et fatalisme face aux montagnes (serros) élevées dans les croyances populaires ancestrales aux rangs d'esprits protecteurs est difficilement compréhensible, si vous vous inquiétez du danger ils vous diront "C'est ainsi, la montagne donne beaucoup et elle reprend beaucoup, si c'est votre heure vous ne pouvez rien y faire". Tout de même après plusieurs prières et quelques arrêts vomi, nous arrivons à faire comprendre à notre conducteur qu'avec quelques précausions la montagne reprendra moins, et le voyage se poursuit, plus serein. Il est rallongé de 2h car un pan de montagne s'est écroulé sur la route que nous devions empunter. Nous traversons des vallées réputées pour être très fertiles entre des montagnes moussues;  en effet sur les côtés de la route se dressent arbres à mangues et à papayes, cactus remplis de figues de barbarie et des palmiers de toutes sortes, quand nous demandons notre chemin à un vieil homme, il revient les bras chargés de mangues et nous les offre.

Nous arrivons enfin à Vilcashuman, petit village charmant niché entre les montagnes et nous découvrons ses ruines incas : le temple du soleil sur lequel les Conquistadors ont bati leur église, la pyramide impériale et la pierre sacrificielle. C'est un peu moins grandiose que ce à quoi je m'attendai mais a l'avantage de ne pas être envahi de touristes.

Le lendemain matin, notre guide pointe du doigt un sommet qui surplombe les autres de l'autre côté de la vallée et nous annonce que nous nous y rendons. Après un peu de voiture, nous voilà en train d'escalader une côte verdoyante à pic (et sans chemin) pour rejoindre le sommet. Au lieu des 40 minutes prévues nous mettons 1h et demi car nos poumons ont toujours du mal à suivre le rythme, ce qui est normal quand on sait que ce sommet est à 4000 m d'altitude ! Mais la souffrance a sa récompense car tout en haut se trouvent les tombeaux de rois incas dominant les montagnes alentour : l'atmosphère est étrangement calme et la vue est incroyable. Je salue les rois dont on aperçoit les ossements toujours dans les tombeaux bien que les trésors qui les accompagnaient n'y soit plus, et contemple la Cordillère qui cotoie les nuages.


Encore une fois, la beauté des Andes aura réussi à m'étonner : aux couleurs changeantes, aux reliefs sculptés, avec des routes vertigineuses serpentants jusqu'aux sommets tutoyants le ciel azur. Decidement, il va etre dur de partir. 

lundi 17 février 2014

Weekend à Pampachiri : rencontre avec la Pachamama







En nous embarquant au dernier moment dans le bus pour Pampachiri (village à 4h d'Andahuaylas), nous étions loin de nous douter de ce qui nous attendait. Le but était de continuer à découvrir la région alentour, afin de nous éloigner ensuite chaque weekend un peu plus. Pampachiri est connu régionalement pour ses eaux thermales et son bosque de piedras (littéralement forêt de pierres), magnifiques mais apparemment difficiles d'accès. Sans rien préparer, nous voilà parties, ne sachant pas trop à quoi nous attendre. Heureusement nous étions bien accompagnées, un Andahuaylino s'étant proposé pour nous servir de guide. C'est ainsi qu'au lieu d'errer d'hotels en hotels hors de prix , nous avons dormi sur les lieux mêmes de la source thermale (eau chaude naturelle de 50 degrés toute droit sortie du volcan voisin qui vient se jeter dans une belle petite piscine juste à côté de notre chambre d' "hotel"). Imaginez ce petit paradis entouré des montages andines, vertes et embrumées, rajoutez le fait que le petit hotel où nous avons dormi ressemblait plutôt à une charmante petite maison qu'à un complexe de luxe, et que la nourriture venait directement de la rivère à côté (ce fut le cas pour mon petit-déjeuner composé de 2 truites fraichement pêchées, de riz et de patates), et vous aurez peut-être une idée de notre samedi soir... en sachant que le diner, la chambre, l'acces a la piscine et le petit dejeuner nous aura couté moins de 10 euros en tout. La mamita responsable de l'endroit nous regarde avec des grands yeux, elle fini par nous dire que nous sommes "belles comme des poupées et qu'il ne nous manque plus que la boîte", puis elle nous offre quantité de fruits de cactus bien sucrés.
Le lendemain matin, après un bain fumant face à la montagne et mes deux truites avalées, nous voilà partis pour 1 heure et demi de mototaxi bringuebalant à travers la montagne. En chemin, entre autres, nous avons traversé un pont cassé, perdu la porte du mototaxi (de mon côté evidemment), franchi une rivière et suivi la piste des pumas.
Dès l'arrivée au bosque de piedra, le lieu est surprenant : au milieu de nulle part, dans un paysage lunaire et sec, se dressent des cônes de pierres de toutes les tailles et de différentes couleurs. Nous traversons la forêt de pierre et continuons la randonnée à travers les plaines qui nous entourent. Nous sommes seuls (le lieu n'est absolument pas touristique et n'est indiqué dans aucun guide) et le silence qui y règne rend le lieu encore plus envoûtant et surnaturel. Toute la journée nous marcherons à travers ces immenses plaines verdoyantes qui s'étendent à perte de vue, au pays des condors et des pumas, loins de toute civilisation, hors du temps. Seule la mélodie jouée à la flûte de pan par un mineur noir de suie au regard incroyable pour nous dire au revoir brisa le silence et nous accompagna à travers la pampa.
Nous sommes en pleine saison des pluies et ce n'est que le soir que nous nous rendons compte qu'il n'a pas plu une goutte de la journée, ce qui est normalement impossible... Les péruviens nous l'avaient dit, nous avons pu le vérifier ce jour là: la puissance de la Pachamama est infinie.

Photo 5: Nous, assis à droite du Siège du Diable, cône vertigineux depuis lequel on domine la pampa. 

jeudi 6 février 2014

2 eme weekend : lac de Pacucha et vestiges de la civilisation Chanka







Durant notre deuxième weekend en Apurimac, nous allons à la découverte de l'une des fiertés de la région qui se situe à 30 min de chez nous : le lac de Pacucha, une immense et magnifique étendue d'eau de 15 km de circonférence, et de plus de 30 m de fond en son centre (!!). La légende raconte que le lac était à l'origine une vallée abritant une citée dont les habitants devinrent si méchants qu'ils furent punis par une sorcière qui détruisit la ville, convoquant les éléments pour la recouvrir d'eau. Depuis le lac est hanté par des sirènes femmes et hommes qui attirent les promeneurs pour les noyer. Point de sirènes pour nous mais une arrivée épique dans un van de 10 places où nous étions 18.
Suivant les conseils de notre "guide" nous laissons provisoirement le lac et continuons à grimper non loin de là jusqu'au "Sondor", un lieu de culte vestige d'une civilisation contemporaine des Incas : les Chankas, civilisation de guerriers qui dérouta les Incas mais fut vaincue à son tour et exterminée par ces derniers. Le lieu est impressionnant, verdoyant et escarpé, et la vue à son sommet est magnifique malgré (ou grâce?) aux nuages qui enveloppent de coton les montagnes aux alentours.
D'après notre "guide", 5 minutes nous suffisaient à rejoindre ensuite le lac. En fait ce furent  8 kilomètres qui nous attendaient, 8 kilomètres de chemins presque impraticables car très boueux, autant dire qu'on l'a maudit notre guide. Heureusement la récompense à l'arrivée valait la peine : d'abord la vue sur le lac changeant de couleur selon la lumière et bordé de mousse, puis nous avons dégusté un délieux ceviche, spécialité du coin à base de poisson cru (directement pêché dans le lac) mariné dans une sauce aux oignons et au citron et ensuite nous avons enfin pu approcher... des lamas et des vigognes !! Bon d'accord la vigogne de la photo ne me souriait pas comme je le croyais, elle était juste sur le point de me cracher dessus, mais j'étais tout de même contente de la rencontrer.


La premiere photo dont je suis plutot fière a été prise ce meme week end dans un marché aux fruit à Andahuaylas.