Cusco. Après deux mois passés à Andahuaylas en pleine immersion dans une
culture péruvienne tout ce qu'il y a de plus authentique, il est vrai que pour
moi le choc est rude. La ville en elle-même est très jolie, avec ses petites
rues pavées et proprettes et ses églises coloniales baties sur les vestiges des
temples incas mais il me semble être propulsée au milieu d'une sorte de foire
aux touristes: bienvenue dans le Pérou aseptisé des gilets en alpaga et des
babioles "artisanales" hors de prix. Nous nous arretons sur les
conseils de notre compagnon de route dans une auberge de jeunesse très bobo
(numéro 1 lonely planet donc remplie d'américains blonds et beaux) et plutôt
chère (30 soles la nuit pour un dortoir) mais après 3 jours passer à vadrouiller,
le simple fait d'avoir du papier dans les toilettes et une douche chaude ainsi
que des draps sans taches me rempli de bonheur.
Le lendemain matin nous entamons le périple qui nous emmenera jusqu'à la
récompense suprême, le Graal du touriste au Pérou : le Machu Picchu. Il est
possible d'y aller de différentes manière selon son budget et/ou sa capacité
physique. La manière la plus chère et la plus rapide (mais la moins drôle) est
de venir en bus depuis Cusco jusqu'à Ollantaytambo (environ 20 soles) puis de
prendre le train qui vous emmène jusqu'à Aguas Calientes (environ 118 dollars
aller retour), de passer la nuit à Aguas Calientes pour le lendemain grimper
jusqu'au Machu Picchu grâce à un autre petit train (140 dollars A/R). Pour
notre part nous sommes partis de Cusco et avons rejoint Ollantaytambo en bus
(4h de trajet). Nous devions poursuivre notre chemin mais cette petite ville
aux rues étroites et pavées de pierres, perdue au milieu d'immenses montagnes
vertes nous ayant beaucoup plu, nous décidons d'y passer la nuit et après une
petite randonnée de 2h dans la montagne alentour nous dormons dans une auberge
au décor un peu flippant: le fils de la propriétaire, artiste à ses heures
perdues ayant en effet customisé les murs avec des moulages de seins...
Le lendemain, après nous être retrouvé dans un bus de jeunes en sortie
scolaire sans trop savoir comment, pris un taxi car le bus en question s'était
retrouvé bloqué par un torrent, puis un combi, nous arrivons enfin à
Hydroelectrica, lieu aussi charmant que son nom peut le laisser deviner, mais
qui ne sert que de point de départ pour la randonnée jusqu'à Aguas Calientes
pour les routards fauchés. Nous marchons ainsi 1h30 dans une forêt qui
ressemble de plus en plus à la jungle, longeant le tumultueux fleuve Urubamba
et accompagnés par les cris des volatiles tropicaux et les crissements des
insectes. Nous atteignons Aguas Calientes à la tombée de la nuit et sommes agréablement surpris par ce village
uniquement destiné à accueillir les touristes ; effectivement il ressemble
beaucoup à une station de ski qui aurait voulu recréer l'ambiance d'une ville
pirate façon Disneyland Paris, mais possède tout de même un certain charme.
Après une courte nuit c'est à 5h du matin que nous entamons l'ascension
à pied jusqu'au sanctuaire du Machu Picchu dans une ambiance surréaliste : les
uns derrière les autres dans le noir, grimpant les marches en pierres à travers
la jungle, seulement éclairés par quelques lampes torches. Je suis toute excitée
et ai même trouvé la motivation de faire l'ascension à jeun sur les conseils
d'un local afin de mieux ressentir les énergies de la nature, le Macchu Picchu,
appelé le "nombril du monde" par les Incas est en effet connu pour sa
grande puissance magnétique et énergétique. Malgré tout, l'énergie commençait
vraiment à me manquer au bout d'une heure et demie passée à monter cet escalier
interminable et j'en étais en train de me promettre de ne plus jamais toucher
une cigarette de ma vie quand j’atteins enfin la "Vieille Montagne".
Le Machu Picchu n'usurpe vraiment pas son titre de merveille du monde et le
nombre de touristes présents n'empêche aucunement d'en savourer la beauté.
Cette citadelle nichée dans les hauteurs et oubliée durant des centaines
d'années, reposant patiemment dans son écrin de forêt vierge dégage une telle
impression de paix et de mystère qu'elle n'en finira jamais d'attirer
admirateurs et admiratrices venus du monde entier pour contempler son
incroyable beauté. Je quittai le lieu difficilement mais de la magie plein les
yeux, d’autant plus qu’une fois encore, la Pachamama nous accompagna :
depuis 10 jours il pleuvait à torrent sur le sanctuaire et le jour de notre
venue fut couronné de soleil…
Charlotte continue....tes commentaires et tes photos sont superbes...tu nous fais tous voyager avec toi !
RépondreSupprimerApprécie, régale-toi, tu nous régale !!!
Ed